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Il détruit tout dans la maison.
Aboyeur intempestif, grand destructeur de
mobilier, laissant partout ses excréments en l'absence de son maître. Voici un
"délinquant canin" avec qui la cohabitation est forte difficile. Le malheureux
n'y est pour rien: il y a fort à parier qu'il souffre d'anxiété de séparation;
une maladie qui s'est développée en raison d'erreurs d'éducation d'un propriétaire qui
croyait bien faire. Heureusement, aujourd'hui cela se soigne.
Précisons immédiatement qu'une consultation chez un vétérinaire comportementaliste est
tout à fait nécessaire car ces comportements destructeurs et bruyants peuvent avoir des
origines diverses que seul l'homme de l'art est en mesure de rechercher. Ces symptômes ne
sont nullement spécifiques.
GARDEZ VOTRE SANG FROID
Néanmoins, ce tableau clinique est généralement celui de l'anxiété de séparation. Le chien est parfaitement normal en compagnie de son maître, il est même un peu "collant" l'accompagnant dans toutes ses activités. Les maîtres le décrivent comme un animal "gentil". Mais laissé seul, même quelques minutes, c'est l'horreur: il hurle, fait ses besoins, détruit la porte etc. Certains animaux développent par ailleurs des activités dites de substitution: par exemple, ils se lèchent une patte sans cesse jusqu'à s'occasionner de graves lésions. Classiquement, les vétérinaires voient arriver des maîtres excédés, prêts à se séparer de leur animal, voir à l'euthanasier tant les dégâts sont importants et parfois en raison de plaintes des voisins pour vocalises ininterrompues. La réaction du maître est toujours la même : "A chaque fois que je reviens, il sait qu'il a mal fait, explique-t-il invariablement. En réalité, le chien ne "sait" pas qu'il a mal fait. S'il se terre dans un coin, adopte une posture de soumission, c'est parce qu'il "sait" en fait qu'il va prendre une bonne raclée. Et c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire car on aggrave ainsi le tableau clinique de cette affection.
UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE...
Il faut rechercher les causes de l'anxiété
de séparation dans l'éducation reçue par l'animal. Normalement, il est parti de l'élevage
vers l'âge de 6 ou 8 semaines, le chiot va "remplacer" sa mère par un être
dit "d'attachement". Ce sera habituellement la personne qui le nourrit ou s'occupe le plus
de lui. En revanche, dans une meute de canidés sauvages, cet être d'attachement n'existe
pas: au fur et à mesure que l'animal prend de l'âge, il est rejeté de plus en plus
violemment par sa mère et devient bien vite autonome. Nous commettons ici généralement
une première erreur en répondant sans cesse aux sollicitations du chiot. Se développe
alors un sentiment de dépendance.
D'autres erreurs sont bien involontairement commises. Le Docteur Pageat,
vétérinaire comportementaliste, qui est un des pionniers de cette discipline, parle de
notre "bonne volonté malfaisante". Expliquons-nous: un peu "honteux"
de laisser notre compagnon seul à la maison, nous adoptons des rituels de départ du
genre "Sois bien sage, Maman va vite revenir" en nous
penchant d'un air contrit vers lui. Le chien ne comprend pas les mots employés mais
saisit très bien le "non-verbal" c'est-à -dire, notre inquiétude, notre propre
anxiété contenues dans nos gestes et nos mimiques. Très vite, le chien va également
percevoir des signes avant-coureurs du départ du maître, tels que le bruit des clés, le
fait d'enfiler un manteau, etc.
Envisageons ensuite les rituels de retour qui peuvent être de deux types. Si le
chien se fait gronder ou reçoit une bonne correction aux vues des dégâts, la situation va
s'envenimer car il associera le retour du maître à la raclée. Le chien vit l'instant
présent et ne se "souvient pas" avoir commis des déprédations dans un état de
panique totale. D'autres maîtres plus tolérants permettront au chien de faire "la
fête" c'est-à -dire, tout simplement de développer un état de surexcitation,
d'hyperagitation, qui ne favorise pas la maîtrise de soi.
THÉRAPIE ET THÉRAPEUTIQUE
Conduit par le vétérinaire, le traitement a deux volets. Très souvent, il conviendra d'employer des médicaments dit "psychotropes" de la famille des anxiolytiques ou des antidépresseurs. Ces médicaments doivent être employés à bon escient et en étant bien certain du diagnostic. Ils permettent d'obtenir des progrès plus rapides. Néanmoins, ils doivent être absolument associés à une thérapie comportementale qui elle aussi comporte plusieurs parties. La première est appelée thérapie de détachement. En réalité, nous allons reproduire ce qui aurait dû se passer si le chiot était resté avec sa mère de manière toutefois moins violente. Nous allons tenter de rompre le lien d'attachement exclusif qui s'est développé avec une ou deux personnes en instaurant un autre lien d'attachement, mais à toute la famille. Concrètement, l'être d'attachement devra totalement ignorer les sollicitations du chien, en lui ordonnant d'aller se coucher et être toujours lui-même à l'origine de toute interaction quelle qu'elle soit.
ÉVITER LES RITUELS
Parallèlement, il conviendra de "déritualiser" les départs et les retours. Les départs devront être les plus anodins possibles et se faire en ignorant totalement l'animal: ne pas le regarder, ne pas lui parler. On fera de même au retour: indifférence totale. Les intéractions ne reprendront que lorsque le chien est parfaitement calme, en ignorant les dégâts éventuels qu'il conviendra de réparer (ou de nettoyer) en l'absence de l'animal. En associant ces deux techniques, médicamenteuse et comportementale, les résultats sont bien souvent au rendez-vous. Et nous éviterons ce terrible remord qui nous rongerons si la mort dans l'âme nous devions nous séparer d'un chien par ailleurs si affectueux et si gentil.
Daniel Ratté c.c.
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