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Hans le Malin
Mon chien comprend bien plus
de choses qu’on ne le croit… combien de fois n’avons nous pas eu cette
impression ?
Je voudrais rappeler le cas de « Hans le Malin ».
Hans était un cheval de huit ans, appartenant à un enseignant en mathématiques
en retraite, à Berlin. Début 1904, la nouvelle bouleversa les milieux
scientifiques, et le grand public : Hans était capable de prouesses
intellectuelles incroyables. Indiquant ses réponses en frappant le sol de ses
sabots, il était capable de compter des objets, de donner la solution
d’équations mathématiques, de lire l’heure, et même d’épeler quelques mots.
Son
propriétaire, Herr von Osten ne tirait aucun bénéfice de l’affaire, et acceptait
de bonne grâce toutes les expertises. Invariablement, Hans répondait
correctement, quel que soit le lieu, que son maître soit présent ou pas. Les
plus sceptiques repartaient pleinement convaincus.
En septembre de la même année, un groupe d’experts, sommités en leurs domaines
respectifs, concluait qu’il ne pouvait y avoir de supercherie, et confirmait
l’intérêt scientifique du cas Hans. Le débat sur la « conscience animale » était
relancé.
Jusqu’au jour de 1907 où un étudiant en philosophie et en médecine (O. Pfungst)
démontra que Hans « se trompait dans ses réponses à chaque fois que la solution
du problème était inconnue des personnes présentes ». Par exemple, si le cheval
était seul à pouvoir voir les objets à compter, il échouait. Pire, si on
trompait l’expérimentateur et les témoins sur le nombre d’objets à compter, Hans
indiquait la même réponse erronée.
Hans n’était donc pas capable de compter, ni de résoudre des équations
mathématiques, ni même de lire l’heure.
Par contre, c’était un réel expert en lecture des infimes signaux corporels émis
involontairement par l’expérimentateur, ou par les témoins. Signaux tellement
indécelables que les experts n’en avaient rien vu (dilatation involontaire des
pupilles et des narines).
Le pauvre Herr von Osten, dont la bonne foi n’a jamais été mise en doute, fut
totalement bouleversé par ces conclusions, et jusqu’à ses derniers jours il
vécut dans le refus et demeura persuadé des compétences arithmétiques de son
cheval.
Pourtant, n’est-il pas tout aussi fascinant de voir à quel point nos compagnons
lisent en nous comme dans un livre ouvert, et sont capables de répondre à nos
attentes ? N’est-il pas émouvant de constater avec quelle attention ils
s’ingénient à nous déchiffrer … sommes nous aussi attentifs à eux ?.
Joelle C. c.c
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